LES AFFAIRES PUBLIQUESET LE RÔLE DE L’ÉTAT
LES AFFAIRES PUBLIQUESET LE RÔLE DE L’ÉTAT.
Les affaires publiques sont considérées comme telles à partir du moment où elles sont insérées dans les politiques publiques. Le rôle de l’État consiste à veiller aux affaires publiques à travers la mise en place et la mise en œuvre de ces politiques publiques. Ces dernières doivent répondre aux attentes de la population ou aux aspirations populaires. Leur exécution devient obligatoire dès leur ordonnancement juridique, par voie législative ou réglementaire. Par ailleurs, l’État doit jouer son rôle strictement dans le cadre du Droit positif. Si, alors, son rôle est de garantir une bonne gestion des affaires publiques en offrant un service public axé sur les intérêts généraux, sa mission principale est d’assurer le bien-être de la population. Dans ce cas, la méconnaissance du vrai concept des affaires publiques handicape l’État dans la réalisation de son rôle et dans l’exécution de sa mission à bon escient.
Le parti au pouvoir incarne l’Etat. L’intervention de l’État se concrétise à travers ses organes (exécutif, législatif et juridictionnel). Les organes en question agissent par le biais des tenants de pouvoir ou des dirigeants ou même des agents publics. En revanche, le constat montre que, parmi eux, rares sont ceux qui accomplissent leur mission dans le respect des prescrits légaux, de la déontologie professionnelle ainsi de l’éthique. En effet, les politiques publiques et les priorités de la population ne coïncident pas. Il n’y a pas de réel projet de société dans le pays. Le sens même de l’expression affaires publiques est dénaturé : au lieu d’être affaires du public, elles sont devenues affaires de l’État.
Les prévisions textuelles et les pratiques politiques, administratives et judiciaires sont inconciliables. Des actes de corruption sont perpétrés dans l’Administration ; l’État de non droit règne ; l’incompétence et le manque de professionnalisme dominent chez la majorité des agents publics car la méritocratie n’a pas que peu de place dans le recrutement ; les affaires publiques font l’objet de rente. La négligence des grands principes de gouvernance dont la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance, est palpable. Tout ceci fait que les aspirations ou attentes de la population sont bafouées.
C’est à partir de ce constat que le choix de centrer la thèse sur les questions liant l’État avec les affaires publiques s’avère être judicieux. Les questions relatives aux CTD, STD et autres organismes étatiques n’y sont donc pas traités que partiellement. Le thème s’intitule Les affaires publiques et le rôle de l’État. Dans l’étude du sujet, des solutions idoines résolvant les problèmes intrinsèquement et extrinsèquement liés à l’Administration publique en général et aux dirigeants en particulier sont apportées. Parmi ces solutions, le processus participatif à tous
les stades de la politique publique est prôné. Il constitue l’un des principes de prise de décision. A travers les recherches qui ont été menées, il a été découvert que les intérêts des groupes d’intérêts ou des sociétés civiles coïncident souvent avec ceux des citoyens. C’est pourquoi, la consultation de ces entités constitue un préalable à la mise en place de projet de société d’un candidat à l’élection ou à l’élaboration d’un plan ou programme de développement de l’État. A partir du moment où le projet de société ou le programme de développement est disponible et muni d’une force contraignante par le biais d’un ordonnancement juridique, son exécution implique l’intervention de plusieurs parties prenantes. Outre l’Etat, acteur principal de l’action publique et coordonnateur de toutes activités dans le secteur public, ces parties prenantes sont entre autres les partis de l’opposition, les groupes d’intérêts, les secteurs privés et les PTF. Cela s’ajoute à la participation citoyenne qui doit également être prépondérante. Tous ces acteurs de développement jouent, dans ce sens, différents rôles complémentaires en matière de gestion des affaires publiques.
Ainsi, le fruit de la recherche permettra aux dirigeants de mettre en place un vrai projet de société, de respecter les aspirations populaires en les inscrivant dans les politiques publiques et de rendre efficace et efficiente la gouvernance des affaires publiques. Pour tout dire, les idées apportées dans la présente thèse servent à influencer les dirigeants afin qu’ils réforment la manière dont ils gèrent ces affaires publiques et reformulent le système politique, éducatif, administratif, juridique et judiciaire à Madagascar. Concrètement, les objectifs à atteindre par ces réformes et la reformulation systémique concernent le changement positif du comportement desdits dirigeants, la gestion de bon escient des moyens de l’État, la mise en effectivité d’un système de suivi-évaluation d’exécution de politiques publiques, le controlling des agents de l’État, l’audit financier et structurel, l’inspection systématique des agents publics ainsi que l’application de mesures drastiques à l’encontre de ceux qui violent la réglementation. Enfin, l’atteinte de ces objectifs n’est, en revanche, pas évidente que lorsque d’autres facteurs, tels que la culture d’éthique politique, le sens moral, l’amour de la patrie et l’engagement citoyen dans le développement du pays, ne soient pas pris en compte. Heureusement que certains des dirigeants, qui ont été interviewés durant la recherche, ont déjà inculqué ces précieuses valeurs. Il en est de même de certains citoyens qui ne cessent de trouver de moyens pour défier le blocage de développement durable dans la Grande île.