CONTROLE DU FINANCEMENT DE LA VIE POLITIQUE A MADAGASCAR
A réitérer que la création de la CCFVP à Madagascar est matérialisée par la Loi Organique N°2018-008 du 11 mai 2018 relative au régime général des élections et référendum. A souligner également que la Loi en question ne se limite pas uniquement à la création de ladite Commission, si l’on ne se réfère qu’aux articles 64 à 91. En même temps, elle détermine les procédés de contrôle des finances des partis politiques surtout au moment des élections. Pourtant, des lacunes ont été constatées en raison de la méconnaissance de l’objectif clair quant à la raison de la mise en place de la Commission. La situation est aggravée par le non renouvellement à temps de ses membres. Les sanctions à infliger contre ceux qui violent les dispositions du texte sont également presque inaperçues. Tout cela aurait de nature à alimenter l’indifférence des candidats dans le respect de leurs obligations de se conformer aux dispositions de la Loi. De ce fait, le rôle de la Commission est voué à l’échec.
Pour mettre un terme à cet inconvénient, il serait souhaitable que l’Etat malgache s’engage à mettre en exergue un processus pour faire valoir d’une part les dispositions actuelles en vigueur et d’autre part pour réviser certains points qui empêchent l’obtention des résultats positifs de la Commission. La mise en œuvre d’un texte ayant valeur contraignante serait un outil efficace pour redresser la situation. L’Etat est également invité à augmenter sa part de participation financière aux activités des partis politiques si l’on prend en considération les expériences des puissances extérieures. Cette implication financière à grande échelle de l’Etat est vraiment sollicitée en ce sens que les partis politiques ont pour vocation d’améliorer le niveau d’éducation citoyenne. Le plafonnement des dépenses électorales permettrait également de faire valoir la propagation des idées des partis et pour que les électeurs s’intéressent davantage aux projets de société des candidats au détriment des partis ou des hommes politiques qui versent beaucoup d’argents pour acheter les voix des électeurs alors qu’ils n’ont pas de programme de développement fiable . Aussi, instaurer une telle pratique à Madagascar pourrait-il améliorer le paysage politique du pays compte tenu du taux élevé d’absentéisme électoral ces dernières décennies. L’octroi des pouvoirs conséquents aux Organismes chargés du Contrôle et suivi du financement de la vie politique figure parmi les voies objectives en vue de la promotion de la démocratie à Madagascar . /.
Par HERINJAKATAHINA Hajanarivo Laza Fanantenana Charles
Doctorant en Droit – Ecole Doctorale GOUVSOMU – Université de Fianarantsoa